top of page
Rechercher

Qui S’offense Facilement se Manipule Facilement

Si tu contrôles ma réaction, tu me contrôles.

Ça me fait réfléchir…

ree

Pourquoi plus on s’offense facilement, plus on remet le contrôle aux autres? J’ai vu cette dynamique se jouer de façon subtile comme flagrante. Quand on est facilement offensé, on ne fait pas que réagir au monde: on lui remet les clés de notre voiture émotionnelle. C’est comme se promener avec un gros bouton « Appuie ici » sur la poitrine, en espérant que personne ne le presse. Et quand quelqu’un le fait? Ce n’est plus vous qui contrôlez, c’est lui.

Prenez ma cliente, Rita. Elle est venue me voir après une chicane avec une collègue. « Elle sait exactement comment me rentrer sous la peau, » fulminait-elle. « On dirait qu’elle le fait exprès! » Et peut-être que oui. La collègue avait repéré ses déclencheurs, sa sensibilité à la critique, son besoin d’être appréciée, et s’en servait pour la manipuler. À chaque réaction de Rita, la collègue gagnait du pouvoir. Plus Rita s’offensait, plus elle perdait la maîtrise. Le problème n’était pas seulement le comportement de l’autre, mais l’incapacité de Rita à garder son ancrage émotionnel.

C’est comme donner à quelqu’un une télécommande pour vos émotions. Il appuie sur un bouton: vous réagissez. Sur un autre: vous dérapez. Voilà le vrai danger d’être facilement offensé. Ce n’est pas seulement l’offense en soi, c’est la vulnérabilité à la manipulation qui s’ensuit.

Il y a aussi Jonathan, venu en thérapie après une série de relations ratées. « Je ne sais pas pourquoi je finis toujours avec des personnes qui me blessent, » disait-il. En creusant, on a vu qu’il n’était pas juste sensible, mais hypersensible. Chaque remarque, chaque mot de travers, devenait une attaque personnelle. Et ses partenaires? Ils apprenaient à utiliser cette sensibilité à leur avantage. « Je ne voulais pas dire ça comme ça, » disaient-ils, renversant la situation et faisant porter la faute à Jonathan. Sa tendance à tout prendre personnellement faisait de lui une cible facile pour le gaslighting et la manipulation émotionnelle.

La science est éclairante: les personnes facilement offensées présentent souvent une réactivité émotionnelle élevée, ce qui les rend plus susceptibles à l’influence extérieure. Quand on est constamment sur le qui-vive, le cerveau scanne les menaces partout, même là où il n’y en a pas. Il devient alors facile pour les autres d’appuyer sur vos boutons, volontairement ou pas. Et plus vous réagissez, plus ils apprennent à vous contrôler.

Comment sortir de ce piège? Par la conscience de soi. Demandez-vous: pourquoi suis-je si facilement offensé(e)? Est-ce vraiment l’autre, ou quelque chose d’inachevé en moi? Souvent, cette sensibilité est liée à des insécurités plus profondes: peur du rejet, sentiment d’insuffisance, blessures anciennes. En travaillant ces racines, on devient moins réactif, plus résilient.

Ma cliente Maya l’a expérimenté. Elle s’offensait pour des broutilles: une blague un peu piquante, une remarque maladroite. Puis elle a compris que sa sensibilité venait de sa peur de « ne pas être assez ». En construisant son estime d’elle, ce qui l’offensait auparavant a perdu son pouvoir. « C’est comme si j’avais enlevé les piles de leur télécommande, » a-t-elle dit en souriant.

L’idée, c’est de bâtir une forteresse autour de vos émotions. Pas un mur pour exclure, mais une fondation solide qui vous garde stable, quoi qu’il arrive. Et c’est peut-être ça, la vraie liberté. Si vous n’êtes pas facilement offensé(e), vous n’êtes pas facilement manipulable. Vous reprenez la main sur vos émotions, vos réactions, votre vie. La prochaine fois que quelqu’un tente d’appuyer sur vos boutons, demandez-vous: ai-je vraiment envie de lui donner ce pouvoir? La personne la plus forte dans la pièce n’est pas celle qui réagit, c’est celle qui ne réagit pas.

 
 
 

Comentarios


bottom of page