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Le Jour où tu Plantes la Graine n’est pas le Jour où tu Manges le Fruit

La patience, c’est la foi au ralenti.

Ça me fait réfléchir...


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Pourquoi attendons‑nous que la vie nous récompense dès l’instant où nous faisons un effort? On lance une nouvelle habitude, on commence une thérapie, on se fixe un objectif, puis on se frustre quand les résultats n’apparaissent pas tout de suite. C’est comme si nous avions été conditionnés à croire que le progrès devrait être aussi instantané qu’un message texte. Et c’est peut‑être pour cela que tant d’entre nous abandonnent avant de voir les résultats. On oublie que le jour où l’on plante la graine n’est pas le jour où l’on mange le fruit.

Prenons ma cliente, Rachel. Elle est venue me voir après des mois à essayer de “réparer” sa vie. Elle s’était mise au journaling, à la méditation, et faisait même de l’exercice régulièrement, mais elle se sentait toujours coincée. « Je fais tout comme il faut, disait‑elle, alors pourquoi je ne me sens pas mieux? » Rachel n’était pas seulement impatiente, elle était découragée. Elle faisait le travail, mais attendait la gratification instantanée à laquelle notre monde moderne nous a habitués. Or, le cerveau ne fonctionne pas en avance rapide.

La science nous apprend que le changement réel et durable prend du temps. Les études sur la neuroplasticité, la capacité du cerveau à se reconfigurer, montrent qu’il faut des efforts répétés pour créer de nouveaux circuits neuronaux. Par exemple, la recherche sur la formation des habitudes suggère qu’il faut en moyenne 66 jours pour ancrer une nouvelle habitude, et non 21 comme le prétend la pop‑psy. Quant à la guérison émotionnelle, la trajectoire est encore moins prévisible. Le cerveau a besoin de temps pour traiter, s’adapter et intégrer de nouvelles façons de penser et de ressentir. Ce n’est pas une ligne droite; c’est un processus lent et sinueux.

La frustration de Rachel n’était pas le signe d’un échec, mais celui d’une croissance. Grandir est inconfortable parce que cela exige de la patience, et la patience est difficile parce qu’elle exige de la confiance. Confiance que le travail accompli aujourd’hui portera ses fruits demain. Confiance que la graine plantée finira par donner, même si on ne la voit pas encore.

Il ne s’agit pas seulement d’habitudes ou de guérison, mais de la manière dont le cerveau apprend et s’adapte. Quand on commence quelque chose de nouveau, thérapie, routine sportive, pratique de pleine conscience, le cerveau se “rebranche”. Il crée de nouvelles connexions entre neurones, renforce les voies qui soutiennent le nouveau comportement ou état d’esprit. Mais ce processus prend du temps. Pense à la construction d’un pont: chaque petite action est une planche de plus. Au début, on a l’impression que rien ne se passe, puis, soudain, la structure tient.

Avec Rachel, nous avons déplacé le focus du résultat vers le processus. Au lieu de demander: « Pourquoi je ne me sens pas mieux? », elle a commencé à se demander: « Quel petit progrès ai‑je fait aujourd’hui? » Elle a commencé à remarquer des changements subtils: son anxiété était moins écrasante, son sommeil s’améliorait, elle se sentait plus présente au quotidien. Ce n’étaient pas les résultats spectaculaires qu’elle espérait, mais c’étaient les signes que la graine prenait racine.

La science souligne aussi l’importance de la constance. Dans une étude sur le changement de comportement, les chercheurs ont montré que de petites actions régulières dans le temps sont bien plus efficaces que de gros efforts sporadiques. Il ne s’agit pas de tout faire parfaitement, mais d’être au rendez‑vous, même quand on a l’impression que rien ne se passe. Parce que quelque chose se passe. Sous la surface, la graine pousse.

Alors, la prochaine fois que tu te sens frustré par la lenteur du progrès, souviens‑toi de ceci: ton cerveau, ton corps et tes émotions travaillent en coulisses, même si tu ne le vois pas encore. La croissance prend du temps. La guérison prend du temps. Le changement prend du temps. Mais chaque petit pas te rapproche de la vie que tu construis. Et c’est peut‑être ce progrès‑là qui compte le plus.

 
 
 

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