Pardonner, C'est Pour Toi, Pas Pour L'autre
- CoCo Mindful
- 15 août
- 3 min de lecture
Lâcher prise, ce n'est pas pour leur paix, c'est pour la tienne.
Ça me fait réfléchir...

Pourquoi le pardon donne-t-il l’impression d’offrir un laissez-passer gratuit à quelqu’un pour sa mauvaise conduite? Je l’entends souvent: « Pourquoi je le pardonnerais? Il ne le mérite pas. » Et peut-être qu’il ne le mérite pas. Mais voilà le point: le pardon n’est pas pour lui, c’est pour toi. Il ne s’agit pas de le libérer de ses responsabilités; il s’agit de te libérer toi. C’est comme trimballer un sac à dos rempli de roches en pensant punir la personne qui t’a blessé, alors qu’en réalité, c’est ton propre dos que tu brises.
Prenons ma cliente, Michela. Elle est venue me voir après une rupture amère, encore bouillonnante de colère des mois plus tard. « Il ne mérite pas mon pardon, » disait-elle, les bras croisés. « Il m’a trompée, menti, et m’a laissée ramasser les morceaux. » Et elle avait raison: il ne le méritait pas. Mais en parlant, il est devenu clair que son refus de pardonner ne lui faisait pas de mal à lui. Il lui faisait mal à elle. Elle restait coincée dans une boucle de ressentiment, rejouant la trahison encore et encore dans sa tête. Son ex avait tourné la page, mais Michela portait toujours le poids de ses actes. Pardonner n’était pas excuser ce qu’il avait fait; c’était alléger sa propre charge.
C’est comme s’enfermer soi-même dans une cage en espérant que l’autre s’y sente piégé. La colère, l’amertume, la rancune: ça ne le blesse pas lui. Ça te blesse toi. Et c’est peut-être pour ça que le pardon est si puissant. Il ne s’agit pas d’eux. Il s’agit de reconquérir ta paix.
Il y a aussi Hugo, venu me voir après des années d’éloignement avec son père. « Il n’a jamais été là pour moi, » disait-il. « Pourquoi je le pardonnerais maintenant? » Hugo avait toutes les raisons d’être blessé. L’absence de son père avait laissé une cicatrice profonde. Mais en explorant ses émotions, Hugo a réalisé que s’accrocher à cette colère ne changeait pas le passé, ça le gardait prisonnier de ce passé. Pardonner son père ne signifiait pas oublier la douleur ou faire semblant qu’elle n’importait pas. Cela voulait dire relâcher l’emprise qu’elle avait sur sa vie. « Je croyais que le pardon était pour lui, » a-t-il dit plus tard. « Mais en fait, c’était pour moi. »
La science du pardon va dans le même sens. Les études montrent que conserver colère et ressentiment augmente le stress, fait monter la pression artérielle et peut même affaiblir le système immunitaire. Le pardon, au contraire, est associé à moins d’anxiété et de dépression, à une meilleure santé cardiaque et à un mieux-être global. Il ne s’agit pas d’avaliser ce qui s’est passé, mais de choisir ta propre santé et ton bonheur plutôt que le poids de la rancune.
Alors, comment pardonner quand ça paraît impossible? Ça commence par redéfinir ce que « pardonner » veut dire. Ce n’est pas dire: « Ce que tu as fait, c’est correct. » C’est dire: « Je ne laisserai plus ce que tu as fait me contrôler. » C’est reprendre ton pouvoir, ta paix, ta vie. Et si ça semble trop grand, commence petit. Le pardon est un processus, pas un événement unique. C’est correct d’y aller une étape à la fois.
Une de mes clientes, Isabella, l’a appris à la dure. Elle s’accrochait à de la colère envers une ancienne amie qui avait trahi sa confiance. « Je pensais que pardonner voulait dire la laisser revenir dans ma vie, » disait-elle. « Mais j’ai compris que le pardon n’est pas la réconciliation. Ça veut juste dire que j’en ai fini de porter ça. » Et quand Isabella a finalement lâché prise, elle s’est sentie plus légère, plus libre, et davantage aux commandes de son propre bonheur.
C’est comme déverrouiller une porte dont tu ne savais pas que tu avais la clé. La personne de l’autre côté n’y entrera peut-être jamais, mais ce n’est pas le but. Le but, c’est que toi, tu puisses sortir. Et c’est peut-être ça, le vrai cadeau du pardon. Il ne s’agit pas d’eux. Il s’agit de toi. Alors la prochaine fois que tu sens la colère t’agripper, demande-toi: qui est-ce que ça blesse vraiment? Parce que le pardon, ce n’est pas les libérer, c’est te libérer toi. Et tu mérites cette liberté.
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