Il y a une Différence Entre Être Heureux et Être Distrait de la Tristesse
- CoCo Mindful
- 4 juil.
- 3 min de lecture
Le bonheur n’est pas une distraction; c’est ce qui reste quand le bruit s’estompe.
Ça me fait réfléchir…

Le bonheur. Ou plutôt, son illusion. Soyons honnêtes: à quelle fréquence confondons-nous être heureux avec être simplement distrait de notre tristesse? C’est comme poser un pansement sur une fissure dans un mur. En surface, ça tient, mais la fondation continue de s’effriter. Et c’est peut-être pour ça que tant d’entre nous ont l’impression d’être à deux doigts de la satisfaction sans jamais vraiment s’y installer.
Prenons ma cliente, Lucie. En apparence, elle avait tout: un excellent emploi, une vie sociale bien remplie, un agenda si chargé qu’il ferait transpirer n’importe quel profil ultra organisé. « Je suis heureuse », m’a-t-elle dit, presque sur la défensive, quand je lui ai demandé comment elle se sentait. Mais en grattant un peu, on a compris que son « bonheur » était surtout une distraction. Elle n’était pas heureuse; elle était occupée. Elle n’était pas épanouie; elle était absorbée. Et la tristesse qu’elle fuyait? Elle était toujours là, tapie dans les moments de silence qu’elle s’échinait à éviter.
C’est comme faire défiler son téléphone à 2 h du matin en se convainquant d’être diverti, alors qu’en réalité on évite juste le silence. Et la science le confirme. Les recherches montrent que notre cerveau cherche spontanément la distraction quand on est mal à l’aise. C’est un mécanisme de survie, une façon d’éviter la douleur. Le problème, c’est que la distraction ne guérit pas, elle repousse. Tu peux regarder une saison entière de ta série préférée; au générique, la tristesse est toujours là, qui t’attend.
Les distractions de Lucie étaient son bouclier. Elle remplissait ses journées de travail, ses soirées d’amis, ses week-ends de plans. « Si j’arrête, je m’écroule », a-t-elle avoué. Voilà le piège, n’est-ce pas? On croit qu’en bougeant sans cesse, en faisant, en se distrayant, on peut distancer la tristesse. Mais la tristesse ne se distance pas; elle se traverse.
Faisons la différence entre bonheur et distraction. Le bonheur est enraciné dans la présence, la connexion, le sens. C’est ce que tu ressens quand tu es pleinement engagé dans le moment, non pas pour fuir quelque chose, mais pour l’embrasser. La distraction, elle, est une échappée temporaire. Un coup de boost sucré, le petit truc qui t’empêche juste de rester trop longtemps avec tes émotions.
C’est la différence entre un repas nourrissant et grignoter de la malbouffe. L’un te soutient; l’autre t’empêche seulement d’avoir faim pendant un moment. Et c’est peut-être pour ça que tant de vies pleines paraissent vides.
Le déclic de Lucie est venu quand elle a cessé de courir. Elle a commencé à se ménager du temps pour s’asseoir avec ses émotions, écrire, parler de ce qu’elle évitait. « C’est inconfortable, a-t-elle dit, mais aussi étrangement libérateur. » Paradoxe de la tristesse: plus tu la regardes en face, moins elle a de pouvoir sur toi. Plus tu la nommes, plus tu fais de place pour un vrai bonheur.
La science des émotions nous dit que l’évitement amplifie ce qu’on essaie d’escamoter. Les études montrent que réprimer ses sentiments ne les fait pas disparaître: ils vont sous terre, fermentent et grossissent. Les nommer, les ressentir, c’est leur ôter leur dard. Ce n’est pas facile, mais c’est nécessaire.
Alors, la prochaine fois que tu te surprends à scroller, à enchaîner les épisodes, à surcharger ton calendrier, fais pause. Demande-toi: suis-je heureux(se) ou simplement distrait(e)? Est-ce que j’accueille la joie, ou est-ce que j’évite la douleur? C’est une question difficile, mais essentielle. Parce que le vrai bonheur ne consiste pas à fuir la tristesse, mais à faire la paix avec elle.



Commentaires