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À Quel Point la Sensation de se Noyer est Terrifiante, Dans un Endroit où il n’y a Pas D’eau...

Mon anxiété a de l’anxiété à ce stade.

Ça me fait réfléchir…

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L'anxiété a cette façon sournoise de se pointer sans invitation, comme ce plus-un trop enthousiaste à un mariage qui commence à danser avant même que la musique ne commence. Et une fois qu'elle est là, elle s'installe confortablement, les pieds sur le mobilier, laissant le chaos derrière elle.

Pour beaucoup de mes clients (et soyons honnêtes, pour moi aussi), l'anxiété ressemble à une noyade sans eau. C'est cette sensation étouffante, oppressante, qui vous serre et vous laisse à bout de souffle, même si vous êtes assis sur un sol bien ferme. C’est comme être coincé dans des sables mouvants : plus vous luttez pour vous en sortir, plus vous vous enfoncez. Et juste au moment où vous pensez que le soulagement est proche, il semble toujours hors de portée.

Mais voici le retournement de situation : l'anxiété n'est pas toujours mauvaise. Certes, elle arrive sans être invitée, mais elle essaie peut-être de nous dire quelque chose. L’anxiété est un messager, certes, un peu dramatique, qui nous signale que quelque chose dans notre vie a besoin d’attention. Peut-être nous dit-elle : « Ralentis. Tu en fais trop. » Ou : « Fais attention à ce que tu ignores. » Ou encore : « Es-tu vraiment satisfait de la façon dont les choses se passent ? »

L’ironie de l’anxiété, c’est que même lorsqu’elle s’empare de notre corps et de notre esprit, elle n’a pas besoin d’être notre ennemie. Elle se manifeste souvent comme le résultat de la façon dont notre cerveau traite la peur. Prenons l’amygdale, par exemple. C’est comme un détecteur de fumée qui se déclenche quand on brûle une toast. Il n’y a pas de danger réel, mais le cerveau ne le sait pas. Il inonde notre système de cortisol et d’adrénaline, mettant la réponse de combat ou de fuite en surrégime. Et l’ironie ? Ce dont nous avons réellement besoin, c’est de calme, de clarté, et de sérénité; des choses que l’anxiété ne distribue pas volontiers.

Je me souviendrai toujours d'une conversation avec une de mes clientes, Sarah. « C’est comme si mes responsabilités remplissaient mes poumons », m’a-t-elle dit en décrivant ses matins. « Je ne peux même pas sortir du lit avant de me sentir submergée. » Puis il y a James, qui s'est figé au milieu d'une présentation, les mains tremblantes, la respiration saccadée. « Je connaissais mon sujet », a-t-il admis, « mais tout ce à quoi je pouvais penser, c'était ce qui arriverait si je faisais une erreur. » Son anxiété l’avait pris au piège, même si rien n’allait de travers.

Et pourtant, aussi tentant soit-il de considérer l’anxiété comme le méchant de l’histoire, il y a un rebondissement. L’anxiété n’est pas seulement mentale ; elle est profondément physiologique. Elle prend le contrôle de votre corps, vous convainquant que la pièce est en feu alors qu’il n’y a qu’une légère étincelle. Ce ne sont pas seulement vos pensées qui vous étouffent, c’est votre souffle; ou plutôt, votre manque de souffle.

Mais voici une solution simple, validée par la science : expirer. Pas n’importe quelle expiration, mais des expirations longues et délibérées. Quand nous sommes anxieux, notre respiration devient rapide et superficielle, comme si nous nous préparions à affronter un prédateur invisible. Mais en allongeant l’expiration, nous envoyons un signal au cerveau : « Ça va. On maîtrise la situation. »

Une de mes clientes a décrit son anxiété ainsi : « C’est comme essayer d’assembler un million de pièces de puzzle, pour réaliser qu’il n’y a pas d’image sur la boîte. » Son anxiété l’amenait à inhaler, littéralement et métaphoriquement, absorbant chaque souci, chaque responsabilité, chaque catastrophe potentielle, sans jamais relâcher la pression. Lorsque nous avons pratiqué des expirations longues, ses épaules se sont enfin relâchées pour la première fois depuis des mois. Ce n'était pas seulement un relâchement physique, mais aussi émotionnel.

L'anxiété se nourrit de tension, et la tension se nourrit de l'inspiration. Retenir son souffle ? C’est retenir la peur, les attentes, et les innombrables « et si ». Mais l’expiration ? C’est là que réside la magie. C’est là que vous dites : « Je suis en sécurité maintenant. » C’est la biologie à son apogée : activer le système nerveux parasympathique, qui chuchote : « Repose-toi. Relaxe. Lâche prise. »

Peut-être, juste peut-être, que c’est là le secret pour ne pas se noyer dans un monde qui semble toujours nous tirer vers le fond. Au lieu de chercher désespérément de l’air, en essayant d’inhaler encore et encore, nous devons faire confiance à l’idée de lâcher prise. Inspirez en comptant jusqu’à quatre, expirez en comptant jusqu’à six ou huit. Laissez l’expiration être votre bouée, votre ancre, votre défiance face à la tempête.

L’anxiété n’a pas besoin de gagner. Ce sentiment d’étouffement sans eau ? Il n’a pas besoin de vous définir. Parfois, la réponse est aussi simple que de prendre une profonde inspiration et encore plus puissante dans l’acte de la relâcher. Dans cet abandon, vous pourriez bien trouver la liberté de flotter.


 
 
 

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