Quand on Achète un Chien, On ne Doit pas Aboyer à sa Place.
- CoCo Mindful
- 18 avr.
- 3 min de lecture
Laissez le chien aboyer, et vous entendrez la vérité en son temps.
Cela me fait réfléchir...

Je me surprends souvent à réfléchir aux façons curieuses dont les gens naviguent dans leurs relations, surtout celles qui impliquent non seulement deux personnes, mais aussi un animal. Je ne veux pas comparer votre partenaire à un chiot, mais parfois, on s’acharne tellement à vouloir que tout fonctionne qu’on oublie une règle essentielle : quand on achète un chien, on ne doit pas aboyer à sa place. J’ai appris que certaines personnes, par amour ou par peur, finissent par aboyer à la place de leur chien. Métaphoriquement parlant, bien sûr. Elles prennent en charge le travail émotionnel des autres, souvent sans se rendre compte que le but même d’une relation, qu’elle soit avec une personne, un chien ou une situation, c’est de permettre à l’autre de faire aussi sa part du chemin.
On l’a tous déjà vu : la personne qui intervient dans chaque conversation, termine toutes les phrases, et gère chaque situation dans ses relations. C’est une impulsion pleine de bonnes intentions, mais laissez-moi vous dire que ce n’est pas toujours aussi efficace qu’on le croit. En fait, parfois, cela ne fait qu’ajouter au bruit.
Les recherches montrent que l’un des plus beaux cadeaux que l’on puisse offrir à ceux qu’on aime, c’est la possibilité d’agir par eux-mêmes. Quand on « aboie » à la place des autres, on leur enlève la chance de s’exprimer, de se défendre ou de prendre les devants. Et quand on prend constamment en charge le travail émotionnel des autres, on se retrouve, sans le vouloir, à prendre le volant de leur vie.
Prenons par exemple l’une de mes clientes, Emily. Elle défendait sans cesse son partenaire, Ben, devant leurs amis et leur famille, couvrait ses erreurs et portait tout le poids émotionnel sur ses épaules. Avec le temps, Emily s’est sentie épuisée et incomprise, tandis que Ben devenait de plus en plus passif dans la relation, puisqu’il n’avait plus besoin de prendre ses responsabilités. Le besoin d’Emily de « faire tout le bruit » ne donnait pas de pouvoir à Ben, au contraire, cela étouffait sa voix et vidait Emily de son énergie.
C’est comme quand on tient la laisse, qu’on serre fort, et qu’on parle à la place de son chien. On pense aider, mais en réalité, on empêche l’autre de s’exprimer. Dans les relations, cette façon de tout prendre en charge émotionnellement finit par desservir les deux parties.
Il y a aussi Greg, un client qui, après des années de mariage, était frustré que sa femme, Emma, intervienne systématiquement dès qu’un désaccord surgissait. « Je n’ai même pas le temps de parler qu’elle explique déjà à tout le monde ce que je ressens, » se plaignait-il. « C’est comme si elle faisait tout le bruit, et moi je reste là, silencieux. »
La situation de Greg n’était pas si simple. Emma avait peur du conflit, et intervenir était sa façon de le gérer. Mais en « aboyant » à sa place, elle ne lui laissait pas l’opportunité d’exprimer ses propres pensées ou de prendre sa part de responsabilité dans la relation. S’impliquer à l’excès dans le processus émotionnel de l’autre peut mener à du ressentiment, car cela mine l’autonomie de la personne.
Le plus ironique ? Les gens sont plus enclins à assumer leurs sentiments et leurs comportements quand on leur laisse la possibilité de le faire à leur manière. Greg devait apprendre à s’exprimer, et Emma à lui laisser la place. C’était une danse délicate : donner à Greg l’espace pour être sa propre voix, pendant qu’Emma apprenait à lui faire confiance pour « aboyer » lui-même.
Le plus drôle dans les relations, c’est qu’on pense souvent savoir ce qui est le mieux pour l’autre ; on se prend pour leur thérapeute ou leur coach de vie. On veut tout arranger, on donne des conseils non sollicités, persuadé de leur rendre service. Mais on oublie qu’en faisant tout le bruit, on ne leur permet pas de trouver leur propre voix.
Alors, quelle leçon en tirer ? Si vous êtes en relation, que ce soit avec un chien, un partenaire ou un ami, ne faites pas tout le bruit à leur place. Laissez-leur l’espace de trouver leur propre aboiement. C’est leur voix, après tout, et comme tout bon chiot, ils ont besoin de l’occasion de s’en servir.
Et peut-être que s’ils n’aboient pas, c’est parce qu’ils attendent que vous compreniez que leur laisser la parole est la meilleure chose que vous puissiez faire. Alors, la prochaine fois que vous serez tenté de tout faire à leur place, demandez-vous : est-ce que j’aide vraiment ? Ou est-ce que je prends juste un rôle qu’ils sont tout à fait capables d’assumer eux-mêmes ? Parfois, la meilleure chose à faire pour quelqu’un, c’est d’arrêter de parler à sa place et de le laisser trouver sa propre voix, qu’elle soit forte ou timide…



Commentaires