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Hyper‑Indépendance: une Réponse au Traumatisme?

Dernière mise à jour : 20 oct.

C’est comme ériger un barrage solide pour retenir les crues de la douleur passée, décidé à tenir la vulnérabilité à distance, même si cela revient à se noyer dans l’autosuffisance.

Ça me fait réfléchir…


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Je ne peux m’empêcher de me demander: l’hyper‑indépendance n’est‑elle qu’un manteau pour des blessures non guéries, un bouclier contre la vulnérabilité forgé dans le feu du traumatisme?

Je contemple souvent l’énigme de l’hyper‑indépendance. C’est la licorne insaisissable des relations: une déclaration farouche d’autosuffisance, un refus de s’appuyer sur quiconque, le tout habillé des atours de la force et de la résilience. Mais sous la surface, ne masquerait‑elle pas des cicatrices plus profondes?

Démêlons ce paradoxe psychologique. L’hyper‑indépendance, c’est ériger une forteresse autour de son cœur, se blinder contre la possibilité de la douleur et de la trahison. C’est proclamer au monde (et à soi) que l’on est une île, capable d’affronter seule toutes les tempêtes. Et si cette indépendance farouche n’était pas qu’un choix personnel? Et si c’était un mécanisme d’adaptation, une réponse au traumatisme?

Imaginez: vous avez été blessé, heurté par les arêtes vives de la déception et de la trahison. Pour vous protéger, vous vous réfugiez dans la sécurité de l’autonomie. Vous jurez de ne plus jamais donner à quiconque le pouvoir de vous blesser; alors vous bâtissez des murs plutôt que des ponts, vous tenez les autres à distance plutôt que de les laisser entrer. L’hyper‑indépendance devient votre armure, vous préservant de la vulnérabilité et du risque émotionnel.

Prenons une cliente. Cheffe d’entreprise accomplie, farouchement indépendante, fière de sa autosuffisance. À mesure que nous épluchons les couches en séance, une autre histoire affleure. Son hyper‑indépendance est une réponse à des traumatismes d’enfance: une façon de reprendre le contrôle d’un monde jadis chaotique et imprévisible. En se déclarant forte et autonome, elle reprend la main sur son récit, réécrit le script du passé.

Autre cas: un dirigeant de haut niveau qui s’enorgueillit de relever tous les défis en solo. Sous le bravado, une peur profonde de la vulnérabilité, enracinée dans des expériences d’abandon et de rejet. Pour lui, l’hyper‑indépendance est une couverture de sécurité, une impression de sûreté dans un monde perçu comme hostile.

Comment naviguer ces eaux troubles? Par la conscience d’abord. Reconnaître que notre autosuffisance peut dépasser le trait de caractère et relever d’une stratégie de survie née d’anciennes blessures. De là, on peut commencer à démanteler doucement les murs, laisser filtrer la vulnérabilité, et tisser des liens authentiques fondés sur la confiance et le soutien mutuel.

En consultation, j’invite souvent à explorer les racines de l’hyper‑indépendance, à remonter vers les premières expériences et mettre au jour les blessures émotionnelles sous‑jacentes. En éclairant ces traumas cachés, on amorce la guérison, on retrouve un sentiment d’intégrité et de connexion.

Alors, la prochaine fois que vous proclamez votre indépendance avec ferveur, faites une pause: est‑ce vraiment mon désir, ou la réplique d’un passé douloureux? Souvenez‑vous: la vulnérabilité n’est pas faiblesse, c’est un acte courageux d’amour de soi et de réparation.

Et si, au‑delà de la forteresse de l’hyper‑indépendance, se trouvait l’étreinte délicate d’une connexion authentique, et le baume réparateur d’une vulnérabilité partagée?

 
 
 

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