Si Vous ne Pouvez Pas les Convaincre, Embrouillez-les.
- CoCo Mindful
- 4 avr.
- 3 min de lecture
Manipulation subtile ou instinct de défense ?
Cela me fait réfléchir…

Je ne peux m’empêcher de remarquer la façon dont certaines personnes abordent les conflits. Certains essaient de communiquer calmement, d’autres recourent à la culpabilisation, et puis il y a ceux qui ont maîtrisé un art curieux : si vous ne pouvez pas les convaincre… embrouillez-les.
Cette phrase a une résonance presque malicieuse, mais elle contient aussi une part de vérité. La plupart des gens n’essaient pas de semer le chaos dans leurs relations. Mais quand on se sent acculé, désemparé, ou que nos propres arguments ne tiennent pas la route, beaucoup d’entre nous, consciemment ou non, peuvent lancer une fausse piste ou deux. Et si on y réfléchit, cette tactique a parfaitement un sens psychologique.
Les recherches montrent que quand les gens ont l’impression de perdre le contrôle dans une dispute, une sorte de brouillard peut s’installer, à la fois pour eux et pour les autres. Sous la pression, on se met sur la défensive, soit en se refermant, soit en lançant des balles courbes. La diversion (ou, appelons ça une « déviation stratégique ») peut être un mécanisme inconscient d’auto-préservation, détournant l’attention des vérités qui dérangent. Il est parfois plus facile d’embrouiller que d’affronter. Cet art de la diversion, c’est comme essayer de résoudre un puzzle avec des pièces manquantes ; on croit progresser, mais on se rend compte qu’on ne fait que réorganiser les trous. C’est une bonne métaphore de l’illusion temporaire de progrès que la diversion peut créer.
Prenons l’exemple d’Amy, une de mes clientes, dont le petit ami lui a récemment reproché son habitude d’éviter les conversations difficiles. Chaque fois qu’ils abordaient un sujet sensible, comme leur avenir, Amy finissait d’une manière ou d’une autre par partir sur une digression à propos de l’appartement en désordre de son copain, ou du fait qu’il avait oublié son dernier anniversaire. Soudain, son inquiétude concernant l’engagement était éclipsée par la question de savoir s’il était un partenaire décent. Et ça marchait, pendant un temps. Le problème ? Plus elle esquivait, plus le problème prenait de l’ampleur. Bientôt, son petit ami avait l’impression de tourner en rond, sans savoir où en était leur relation.
Ou prenons Tony, un manager surmené dont les employés lui posaient fréquemment des questions sur les délais de promotion. Au lieu de répondre directement, il les inondait de détails sur la restructuration de l’entreprise, la gestion des coûts et les tendances mondiales du secteur. À la fin, ils quittaient son bureau plus perplexes qu’en y entrant, souvent trop épuisés pour continuer à poser des questions. Sa tactique était efficace, mais Tony ne se rendait pas compte à quel point cela érodait la confiance au sein de son équipe.
Alors, la confusion est-elle vraiment utile ?
Psychologiquement parlant, la confusion peut créer un espace où les gens font une pause pour réfléchir ou se recentrer. Parfois, cela peut nous aider à éviter une réponse hâtive dans le feu de l’action. Et bien que cela puisse être utile à l’occasion, surtout pour éviter de dire quelque chose qu’on pourrait regretter, ce n’est qu’une solution à court terme. Une relation ou une conversation construite sur la confusion manque de la stabilité nécessaire pour se développer de manière significative.
Alors, quel est le coût de la confusion ?
Des études sur la communication dans les relations montrent que l’indirect et la diversion peuvent entraîner des sentiments d’isolement et de frustration à long terme. En choisissant la confusion plutôt que la communication, on risque de perdre des liens authentiques, et on remplace une compréhension réelle par une danse superficielle de demi-vérités.
Si vous vous reconnaissez dans ces exemples, que vous ayez été Amy, Tony, ou la personne confuse qui subit la situation, demandez-vous ce que vous avez peur d’affronter. La communication ne consiste pas à avoir raison, mais à être authentique.
Alors, la prochaine fois que vous sentirez l’envie de détourner la conversation, faites une pause. Accueillez le silence gênant. Parce que si vous ne pouvez pas les convaincre, il vaut peut-être la peine de demander pourquoi, et de voir si vous pouvez vous laisser convaincre vous-même.
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