Parfois, Il faut Être Égoïste Pour Pouvoir Être Altruiste.
- CoCo Mindful
- 1 nov. 2024
- 4 min de lecture
Parfois, s'accorder de l'espace n'est pas un luxe, c'est une nécessité.
Cela me fait réfléchir...

Il y a une affirmation qui soulève souvent des sourcils : « Parfois, il faut être égoïste pour pouvoir être altruiste. » Cela semble contradictoire, comme dire qu’il faut prendre pour donner. Mais si je vous disais que ce paradoxe est l’un des principes psychologiques les plus solides pour maintenir des relations saines et un bien-être mental ? Il ne s’agit pas seulement de se faire plaisir, mais de se préserver dans un monde qui exige souvent plus de nous que ce que nous pouvons donner.
Dans ma pratique de thérapeute, j’ai vu des clients lutter avec ce concept. On leur apprend dès leur plus jeune âge à être généreux, à faire passer les autres en premier et à se sacrifier pour ceux qu’ils aiment. Et bien que cela semble noble, la vérité est que l’épuisement professionnel, l’épuisement émotionnel et même le ressentiment peuvent s’insinuer si nous ne fixons pas de limites.
Selon des études en psychologie, prendre soin de soi est un élément essentiel du maintien de la santé mentale. La Dre Kristin Neff, une chercheuse pionnière sur l’auto-compassion, souligne l’importance de se faire passer en premier parfois. C’est comme la règle du masque à oxygène dans les avions ; vous ne pouvez aider personne d’autre si vous êtes inconscient par manque d’oxygène. Prendre soin de soi, une forme d’égoïsme sain, aide à reconstituer nos réserves émotionnelles, ce qui nous permet d’être plus présents et généreux envers les autres.
Les recherches montrent également que lorsque nous ne prenons pas de temps pour nous, nous pouvons être submergés émotionnellement. Lorsque vous êtes à court d’énergie, donner aux autres peut ressembler à une corvée plutôt qu’à un véritable acte de gentillesse. C’est comme essayer de verser d’une tasse vide ; il ne vous reste plus rien à donner.
Prenons Lisa, une cliente qui venait me voir parce qu’elle avait du mal à concilier son travail exigeant et les soins à sa mère malade. Elle était au bord de l’effondrement émotionnel parce qu’elle se sentait coupable de ne serait-ce que penser à prendre du temps pour elle. « Je ne peux pas être égoïste en ce moment, » disait-elle, « ma mère a besoin de moi. » Mais avec le temps, le fardeau émotionnel est devenu si lourd qu’elle a fini par en vouloir à la personne qu’elle aimait le plus.
Grâce à la thérapie, Lisa a appris à mettre en œuvre de petits moments de soins personnels ; qu’il s’agisse d’une promenade de 15 minutes ou d’une brève pause-café avec une amie. Ces actes d’« égoïsme » lui ont permis de se ressourcer et de se montrer plus aimante et attentive envers sa mère. La leçon ? Parfois, s’accorder de l’espace n’est pas un luxe, c’est une nécessité.
Il ne s’agit pas seulement de journées au spa et d’échappées auto-indulgentes, cependant. Le fondement psychologique de ce principe réside dans les limites ; une compétence qui, lorsqu’elle est bien pratiquée, nous permet de prendre soin des autres sans nous perdre dans le processus. Le psychologue clinicien Dr Henry Cloud, co-auteur de Boundaries, souligne que fixer des limites émotionnelles claires est essentiel pour donner de manière durable.
Sam, un autre client, avait du mal à dire « non » à ses amis, à ses collègues et même à des connaissances éloignées. Il sentait que sa valeur personnelle était liée à la quantité qu’il pouvait donner aux autres, ne laissant aucun temps pour lui. Finalement, la générosité de Sam est devenue moins une question de gentillesse et plus une question d’obligation, ce qui a conduit au ressentiment. Il était piégé dans la croyance qu’être altruiste signifiait être disponible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Avec le temps, fixer des limites (dire non quand il en avait besoin) a été l’acte d’altruisme ultime. Quand il n’était pas aussi dispersé, les moments qu’il partageait avec les autres sont devenus plus significatifs.
C’est comme être une éponge : quand vous êtes trop imbibée, vous êtes trop lourde pour être utile. Vous devez essorer l’excès émotionnel pour absorber plus d’eau et continuer à être efficace.
Nous associons souvent l’égoïsme à l’ego ou au narcissisme, mais reformulons cela. L’égoïsme, lorsqu’il est pratiqué à des doses saines, est une question de conscience de soi. Il s’agit de reconnaître quand vous êtes près de l’épuisement et de prendre des mesures pour vous nourrir, afin de ne pas transférer votre bagage émotionnel aux personnes qui vous sont chères. Cette forme d’« égoïsme » ne consiste pas à thésauriser votre énergie ou à vous retirer du monde ; il s’agit de vous assurer que vous êtes dans un état où vous pouvez donner sans avoir l’impression de sacrifier votre propre bien-être.
En fait, selon la pyramide des besoins de Maslow, les besoins fondamentaux de soins personnels et d’épanouissement personnel doivent être satisfaits avant même que nous puissions envisager l’altruisme et l’accomplissement de soi. Ce ne sont pas seulement des conseils sentimentaux, c’est une pierre angulaire de la psychologie humaine.
C’est comme conduire une voiture. Vous ne pouvez pas continuer éternellement sans faire le plein. Vous pouvez vouloir arriver plus vite à destination, mais sans vous arrêter pour faire le plein d’essence, vous finirez par tomber en panne sur le bord de la route. De même, vous ne pouvez pas donner sans cesse aux autres si vous ne vous ressourcez pas vous-même.
Alors, si vous vous sentez égoïste de prendre du temps pour prendre soin de vous, rappelez-vous qu’il s’agit en fait d’une décision stratégique. Prendre soin de soi vous permet d’être plus généreux, plus disponible et plus présent pour les personnes que vous aimez. À long terme, prendre soin de vos besoins est l’acte le plus altruiste que vous puissiez commettre.
Après tout, lorsque vous vous traitez avec l’amour et les soins que vous méritez, vous établissez une base pour un don qui est durable, épanouissant et, surtout, authentique. Et n’est-ce pas là le véritable altruisme ?
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