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Maison en Désordre, Esprit en Désordre?

Une maison encombrée, c'est comme un navigateur web avec trop d'onglets ouverts.

Pas étonnant que vous vous sentiez dépassé.

Cela me fait réfléchir...

En tant que thérapeute, et aussi comme quelqu’un qui a déjà fait semblant de ne pas voir la chaise recouverte de linge dans sa propre chambre, j’ai fini par comprendre que le désordre n’est pas qu’une question d’esthétique. C’est une question d’énergie, d’émotions et, soyons honnêtes, d’évitement. Parce que si nos maisons sont le reflet de notre esprit, alors certains d’entre nous vivent dans un groupe de discussion très bruyant et très chaotique.

Il se trouve que la science est d’accord. Des études ont montré que les femmes qui décrivaient leur maison comme encombrée avaient des niveaux de cortisol plus élevés, ce qui signifie plus de stress, plus de fatigue, et ce fameux sentiment de « pourquoi suis-je épuisée alors que je n’ai rien fait ? ». Des neuroscientifiques de Princeton ont aussi découvert que le désordre physique entre en compétition pour capter notre attention, rendant la concentration et le traitement de l’information plus difficiles. Donc, si vous n’arrivez pas à vous concentrer chez vous, ce n’est peut-être pas vous le problème ; c’est peut-être cette pile de courrier non ouvert qui vous juge silencieusement depuis l’autre côté de la pièce.

Prenons ma cliente, Rachel. Avocate brillante, carburant au café et au chaos, dont l’appartement ressemblait à une explosion de dossiers juridiques. Chaque surface était couverte : vieux dossiers, livres à moitié lus, trois agendas abandonnés (de trois années différentes). « Je m’en occuperai plus tard », se disait-elle. Mais « plus tard » n’est jamais venu. Et le calme qu’elle recherchait non plus. Rachel ne réalisait même pas à quel point son environnement l’affectait, jusqu’à ce que nous commencions à parler de son besoin d’ordre dans sa vie. Chaque pile de linge était une métaphore pour les émotions non résolues qu’elle ignorait. En travaillant sur le désencombrement, à la fois de son espace et de ses émotions, Rachel s’est sentie plus ancrée. C’était comme si en rangeant son espace, elle rangeait aussi son esprit.

Et puis il y a Jake, qui a emménagé dans un nouvel appartement après une rupture, mais qui n’a jamais vraiment pris possession des lieux. Des cartons sont restés fermés pendant des mois. L’endroit semblait temporaire, comme si sa vie était encore en train de charger. Ce qu’il ne réalisait pas, c’est qu’éviter de déballer, c’était éviter de faire face à ce qu’il ressentait. Quand nous avons enfin ouvert ces cartons ensemble, il ne triait pas seulement des vêtements, il triait aussi son chagrin.

Mais avant de tous nous lancer dans un grand rangement façon Marie Kondo pour trouver la paix intérieure, faisons une distinction : le désordre, c’est une chose, l’accumulation compulsive (hoarding), c’en est une autre. Le désordre peut refléter un emploi du temps chaotique ou une forme d’évitement émotionnel, mais l’accumulation est une version extrême, un attachement si profond que les objets deviennent un filet de sécurité, une identité, une façon de garder le contrôle. L’accumulation n’est pas une question de désordre, c’est une question d’être bloqué.

Alors peut-être que le vieil adage dit vrai : votre espace reflète votre état d’esprit. Si votre maison est remplie de chaos, comment votre esprit pourrait-il en être autrement ? Il ne s’agit pas seulement de piles de linge ou de vaisselle qui traîne ; il s’agit de ce qu’elles représentent, des émotions que nous n’avons pas affrontées, des histoires que nous continuons à nous raconter, et des parties de nous qui attendent d’être retrouvées.

Marie Kondo avait raison en demandant si nos objets nous apportent de la joie. Parce que le désordre ne concerne pas seulement les choses ; il concerne aussi les versions de nous-mêmes auxquelles on s’accroche. Le passé qu’on n’a pas encore lâché.

Alors si vous vous sentez dépassé, regardez autour de vous. Votre maison essaie peut-être de vous dire quelque chose. La question est : êtes-vous prêt à écouter ?

 
 
 

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