Les Personnes qui Manquent de Conscience de Soi Voient Chaque Limite Comme une Trahison.
- CoCo Mindful
- 6 déc. 2024
- 5 min de lecture
Les limites, c’est comme une bouffée d’air frais.
Elles ne sont pas là pour vous repousser,
mais pour garantir que la relation reste saine et équilibrée.
Cela me fait réfléchir…

Pensez-y un instant. Quelqu’un pose une limite parfaitement raisonnable : « Je ne peux pas répondre aux messages après 22 heures » ou « J’ai besoin d’un peu d’espace pour me concentrer sur moi en ce moment ». Et soudain, vous devenez le méchant de l’histoire. C’est comme si vous disiez : « Comment oses-tu ne pas faire de moi le centre de ton univers 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ? » J’ai vu cette dynamique se jouer dans des amitiés, des relations amoureuses et même au travail. Mais la racine de tout ça ? C’est un sérieux manque de conscience de soi.
Conscience de soi 101 : pourquoi est-ce si difficile de se regarder dans le miroir ?
Commençons par les bases : la conscience de soi est la capacité de réfléchir objectivement à nos propres pensées, sentiments et actions. C’est savoir pourquoi on réagit d’une certaine manière ou comment notre comportement peut impacter les autres. La science le confirme. Une étude de la Harvard Business Review révèle que si 95 % des gens pensent avoir conscience d’eux-mêmes, seuls 10 à 15 % le sont réellement. Cela signifie que la plupart d’entre nous se promènent avec un miroir qui ne montre que la moitié de l’image.
Et pour ceux qui manquent de conscience de soi, les limites sont perçues comme un rejet parce qu’ils ne comprennent pas le rôle qu’ils jouent dans la dynamique. Au lieu de voir une limite comme quelque chose de sain et de nécessaire, ils l’interprètent comme : « Tu me repousses. Tu ne te soucies pas de moi. » Place aux sentiments blessés, aux chantages affectifs et au mélodrame.
J’avais une cliente, Emily, qui est venue me voir après que sa meilleure amie, Lisa, avait posé une limite : plus de services de dernière minute ni de déversements émotionnels à 2 heures du matin. Lisa, une amie bienveillante et soutenante, avait juste besoin d’un peu plus de structure dans la relation, alors elle a dit à Emily : « Je t’aime, mais je ne peux pas toujours être disponible. J’ai besoin de protéger mon propre espace mental aussi. »
On aurait dit que Lisa avait déclaré l’Armageddon de l’amitié. La réaction d’Emily ? Une pure trahison. « Comment a-t-elle pu m’abandonner comme ça ? » m’a demandé Emily lors d’une de nos séances. « On a toujours été là l’une pour l’autre, et maintenant elle agit comme si j’étais un fardeau ! »
Mais voilà le hic : Emily n’était pas trahie. Lisa ne la repoussait pas. Lisa posait juste une limite. Mais parce qu’Emily manquait de la conscience de soi nécessaire pour comprendre pourquoi elle était si dépendante de la disponibilité constante de Lisa, elle l’a pris comme une offense personnelle. Pour elle, limites = rejet. Ce qu’Emily n’a pas compris, c’est que la limite de Lisa était une mesure de protection, pas un acte de trahison.
La raison pour laquelle les personnes ayant peu de conscience de soi prennent les limites si personnellement est ancrée dans la façon dont notre cerveau est câblé. Selon des études sur la régulation émotionnelle, lorsque nous ne sommes pas à l’écoute de notre propre paysage émotionnel, nous avons tendance à externaliser nos sentiments. Cela signifie que si nous nous sentons anxieux, au lieu de réfléchir à la raison pour laquelle nous sommes anxieux, nous cherchons quelqu’un ou quelque chose d’autre à blâmer. Une limite ? C’est facile de pointer du doigt.
Neurologiquement parlant, quand quelqu’un pose une limite, le cerveau conscient de soi la traite comme une information : « D’accord, cette personne a un besoin dont je n’étais pas conscient. Adaptions-nous. » Mais pour ceux qui manquent de conscience de soi, le cerveau sonne l’alarme : « Danger ! Abandon imminent ! » Leurs mécanismes de défense se mettent en marche, et au lieu de comprendre les besoins de l’autre, ils sombrent dans des sentiments de rejet.
Et puis il y avait Mark, qui ne comprenait pas pourquoi sa petite amie avait commencé à demander plus de temps pour elle. « On passe toutes nos journées ensemble, et maintenant, soudain, elle a besoin d’espace ? » a dit Mark lors d’une de nos séances, visiblement perplexe. « J’ai l’impression qu’elle s’éloigne. Est-ce qu’elle ne m’aime plus ? »
La réaction de Mark est un exemple typique d’aveuglement face aux limites. Le besoin d’espace de Sophie n’était pas le reflet de la valeur de Mark dans la relation, mais de son besoin de se ressourcer. Mais parce que Mark manquait de la conscience de soi nécessaire pour voir ses propres schémas de comportement (être constamment ensemble sans pauses), il a vu la limite de Sophie comme une menace, et non comme une démarche saine. Il n’a pas compris que les limites aident en réalité les relations à prospérer en permettant à chacun de conserver son individualité.
Ce genre de réaction, qui consiste à voir les limites comme une trahison, suit souvent un cycle prévisible. Ça se passe à peu près comme ça :
Une limite est posée : Un ami, un partenaire ou un collègue pose une limite, généralement pour protéger son temps, son énergie ou son bien-être émotionnel.
La personne ayant peu de conscience de soi réagit émotionnellement : Au lieu de traiter la limite comme un aspect naturel et sain des relations, elle le prend personnellement. Place au récit intérieur d’abandon, de rejet ou de « ils ne se soucient plus de moi ».
Les mécanismes de défense se mettent en marche : Qu’il s’agisse de commentaires passifs-agressifs, de chantages affectifs ou de réactions carrément violentes, la personne commence à réagir comme si elle avait été lésée, au lieu de comprendre la véritable intention derrière la limite.
Le conflit s’intensifie : La personne qui pose la limite se sent frustrée parce que sa demande raisonnable est ignorée ou mal interprétée, et l’autre personne se sent « trahie », ce qui conduit à un drame inutile.
Alors, comment arrêter de voir chaque limite comme une trahison ? La réponse réside dans, surprise, surprise, la conscience de soi.
Voici ce que je dis à mes clients :
Pratiquez la réflexion : La prochaine fois que quelqu’un pose une limite avec vous, prenez un moment avant de réagir. Demandez-vous : « Pourquoi cette limite me dérange-t-elle autant ? Est-ce vraiment à cause de moi, ou est-ce parce que cette personne prend soin d’elle-même ? »
Changez de perspective : Les limites ne sont pas des murs ; ce sont des ponts vers des interactions plus saines. Au lieu de penser « Ils me rejettent », essayez de reformuler en « Ils s’assurent de pouvoir être là pour moi sur le long terme ».
Vérifiez vos besoins : Souvent, les personnes ayant peu de conscience de soi ont des besoins non satisfaits qu’elles n’ont pas communiqués. Demandez-vous : « Est-ce que je dépends trop de cette personne pour mes besoins émotionnels ? Que puis-je faire pour satisfaire ces besoins moi-même ? »
Soyez curieux, pas sur la défensive : Quand quelqu’un pose une limite, au lieu de supposer le pire, posez-lui des questions à ce sujet. « J’ai remarqué que tu avais besoin de plus d’espace ces derniers temps, peux-tu m’aider à comprendre ce qui se passe ? » Cela montre de l’empathie et de l’ouverture au lieu de tirer des conclusions hâtives.
En fin de compte, les limites ne sont pas une trahison, mais un acte d’amour, à la fois pour nous-mêmes et pour les personnes qui nous entourent. Quand nous manquons de conscience de soi, nous passons à côté de ça, transformant des limites saines et nécessaires en quelque chose qu’elles ne sont pas. Mais quand nous prenons du recul et que nous réfléchissons, nous réalisons que les limites ne repoussent pas les gens, elles permettent aux relations de rester sûres, durables et épanouissantes.
Alors, la prochaine fois que quelqu’un dans votre vie trace une ligne, rappelez-vous : il ne vous rejette pas. Il s’assure juste que vous pouvez tous les deux continuer à être présents, en bonne santé, entiers et pleinement présents. La vraie trahison ? Ignorer la limite et laisser la relation souffrir en silence…
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