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Les Bonnes Manières : l'Art de Sourire et d'Acquiescer

Je n’ai pas de problème d’attitude, c’est toi qui as un problème avec mon attitude.

Cela me fait réfléchir…

Parlons des bonnes manières. Vous savez, cette danse délicate que nous exécutons tous face à des situations qui nous donnent envie de hurler. C’est l’art de sourire et d’acquiescer quand tout ce qu’on a vraiment envie de faire, c’est… disons, quelque chose d’un peu plus expressif.

Je ne peux m’empêcher de sourire quand mes clients s’assoient et me disent qu’ils ont perfectionné l’art de sourire et d’acquiescer tout au long de leur vie. Vous connaissez ce regard ; comme s’ils tenaient leur dernier nerf par un fil invisible et que leurs dents se serraient d’une manière presque professionnelle. Ils ont maîtrisé l’art social de paraître calme, mais en dessous, une petite voix crie : « Je n’ai pas de problème d’attitude, c’est toi qui as un problème avec mon attitude. »

Et soyons réalistes, les bonnes manières, c’est une chose étrange. On nous élève pour les utiliser, pour sourire quand on est mal à l’aise, pour acquiescer quand on n’a aucune idée de ce qui se passe. Mais à quelle fréquence a-t-on vraiment envie d’être poli ? Pas aussi souvent qu’on voudrait l’admettre. La science nous dit même que la politesse est souvent un outil de survie sociale. Des études ont montré que nous pratiquons le « masquage social » pour éviter les conflits, pour nous fondre dans la masse, ou même pour protéger notre bien-être émotionnel. La politesse est comme notre armure sociale, conçue pour nous protéger des retombées de ce qu’on pense vraiment.

Prenons l’exemple d’Anna. Une de mes clientes, Anna, acquiesçait et souriait toujours à son patron pendant les réunions. Tout le monde pensait qu’elle était une étoile brillante, mais derrière ce sourire, elle bouillonnait. Son patron contrôlait tous ses faits et gestes. Elle ne voulait pas être impolie, alors elle gardait le silence. Mais avec le temps, la frustration s’est accumulée. « Je n’ai pas de problème d’attitude, c’est lui qui a un problème avec mon attitude », m’a-t-elle dit un jour, retenant à peine ses larmes. Ce n’était pas qu’elle était impolie, elle voulait juste être perçue comme compétente et indépendante.

Et peut-être que son attitude n’était pas du tout le problème. Peut-être que c’était la situation. Plus elle souriait et acquiesçait, plus elle intériorisait un sentiment d’impuissance. Les psychologues appellent ça un « conflit de rôle » ; le décalage entre qui vous êtes vraiment et qui vous pensez devoir être dans une situation donnée. La politesse, quand elle est excessive, peut nous voler notre authenticité.

Et puis il y a Tom, un client qui avait perfectionné le sourire « poli » lors des réunions de famille. Tout le monde pensait qu’il était la patience incarnée, mais à l’intérieur, il mourait d’envie de dire : « Pourquoi vous n’arrêtez pas de me dire quoi faire de ma vie ? » Tom acquiesçait depuis des années aux conseils non sollicités de ses proches. Il pensait que s’il souriait assez longtemps, tout finirait par disparaître. Spoiler : ça n’a pas marché.

La vérité, c’est que sourire et acquiescer peut être une tactique de survie, mais ce n’est pas une solution à long terme. La vraie question est : pourquoi ressentons-nous le besoin de cacher nos vrais sentiments ? À court terme, maintenir la paix peut sembler le bon choix, mais à long terme, cela peut créer du ressentiment et de la fatigue émotionnelle.

Alors, comment y remédier ? Tout d’abord, rappelez-vous : il est normal d’exprimer son malaise, à condition de le faire d’une manière qui n’aggrave pas le conflit. Après tout, la science montre qu’une communication saine implique de l’affirmation de soi, pas de la passivité. Vous pouvez défendre votre position sans être impoli, il s’agit de trouver cet équilibre.

Les bonnes manières, à la bonne dose, peuvent être une belle chose. Mais quand vous êtes tellement doué pour sourire et acquiescer que vous avez l’impression que votre visage va se craqueler, il est temps de faire le point avec vous-même. Que se passe-t-il vraiment derrière ce sourire poli ? Vous n’avez pas besoin de tout garder pour vous.

Il ne s’agit pas d’avoir un problème d’attitude. Il s’agit d’apprendre à dire sa vérité sans avoir besoin d’une permission.

 
 
 

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